La Cour pénale internationale remplace Microsoft Office par la suite logicielle souveraine de l'UE OpenDeskLe personnel de la CPI ne fait plus confiance à Microsoft ni aux autres logiciels américains
La Cour pénale internationale (CPI) va abandonner Microsoft Office au profit d'OpenDesk, une alternative européenne open source. L’initiative qui n’est pas nouvelle s’inscrit dans une mouvance d’affranchissement de la dépendance aux technologies américaines comme les produits Microsoft.
Ce changement à la CPI intervient dans un contexte de préoccupations croissantes concernant la dépendance des organismes publics vis-à-vis des entreprises technologiques américaines pour le fonctionnement de leurs services. Ces préoccupations se sont fortement accentuées depuis le début du second mandat du président américain Donald Trump.
Pour la CPI, ces préoccupations ne sont pas abstraites : Trump a critiqué à plusieurs reprises la cour et imposé des sanctions à son procureur général, Karim Khan. Au début de l'année, des rapports ont en sus fait état de ce que Microsoft avait supprimé le compte de messagerie électronique de Khan, une affirmation que l'entreprise nie.
« Nous apprécions notre relation avec la CPI qui est notre client et sommes convaincus que rien n'empêche notre capacité à continuer à fournir des services à la CPI à l'avenir », a déclaré un porte-parole de Microsoft.
Open Desk est développé par le Centre allemand pour la souveraineté numérique de l'administration publique (Zendis), une entreprise publique. Zendis fait partie d'une organisation au niveau européen fondée par quatre pays de l'UE dans le but de construire une infrastructure numérique souveraine.
Une décision de la CPI qui intervient dans un contexte de reconnaissance de l’UE comme une colonie logicielle de Microsoft
Au début du mois d’avril 2024 une annonce secoue le net : Un État fédéral allemand fait passer 30 000 PC de Microsoft Windows et Microsoft Office à Linux, LibreOffice et d'autres logiciels libres et open-source, cette annonce parait logique, mais pourquoi cela choque t'il en fin de compte ? Pourquoi est-ce qu'au final ça n'est qu'une exception qui confirme la règle ? la règle c'est qu'en réalité à de très rares exceptions près, toute l’Europe est restée sous Microsoft Windows et Microsoft Office, mais pourquoi donc ? et c'est la qu'un excellent documentaire refait surface sur les réseaux sociaux, qui explique tout.
Le lundi 19 février 2018, à 22h55, un reportage télévisé de 45 minutes sur la dépendance des administrations publiques à l'égard de Microsoft a été diffusé sur Das Erste, la première chaîne de l'ARD (radiodiffuseur public allemand). Il s'intitule " The Microsoft Dilemma ; Software Colony Europa " (Le dilemme Microsoft ; la colonie logicielle en Europe). Une partie de l'émission traitait de l'accord Open Bar entre Microsoft et le ministère français de la Défense, et proposait des interviews d'une sénatrice française, Joelle Garriaud-Maylam, d'une journaliste française qui avait fait un reportage sur le sujet en 2017, Leïla Minano, et du responsable des affaires publiques d'April, Étienne Gonnu.
Une équipe multinationale de journalistes - Investigate Europe - a rédigé une série d'articles sur la dépendance désastreuse de l'Europe à l'égard de Microsoft, chacun analysant un cas national spécifique de dépendance publique à la firme américaine. L'article français, écrit par Leïla Minano et publié dans le magazine d'information Marianne en mai 2017 (en français), portait sur l'accord Open Bar entre Microsoft et le ministère français de la Défense. Le reportage télévisé a été réalisé dans la foulée de cette impressionnante enquête journalistique, et revient sur l'accord Open Bar.
Il est intéressant de noter que l'article de Marianne - qui a révélé des informations précieuses sur la façon dont l'accord Open Bar a été initialement conclu, et a confirmé qu'il avait été renouvelé pour quatre années supplémentaires - a aidé April à obtenir le texte du nouveau contrat (en français) par le biais d'une demande d'accès aux documents administratifs. Cela a finalement incité une sénatrice française, Joelle Garriaud-Maylam, à soumettre une proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur cet accord Open Bar en octobre 2017.
Source : Handelsblatt
Et vous ?
 Partagez-vous les avis selon lesquels l’Europe est une colonie logicielle des USA ?
 Que vous suggère l'idée de souveraineté logicielle pour l'Europe ? Est-ce une piste que l'UE gagnerait à explorer avec plus de sérieux ?
 Quelle appréciation faites-vous des efforts visant à assurer la souveraineté technologique de l'UE vis-à-vis des USA ?
 Qu’est-ce qui explique les hésitations et les échecs qui marquent les projets de passage des solutions américaines fermées à celles dites libres et open source ? La supériorité des solutions américaines à code source fermé ? Le lobbying ? La résistance au changement ?Voir aussi :
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